Citoyen DC: Mireille St-Pierre

Mireille St-Pierre illustratrice et cofondatrice de Béatrice Média est une citoyenne du DC. Nous en avons appris un peu plus sur elle et sur son métier.

PS Une fille trop smatte!

 

Être illustratrice au Québec ça ressemble à quoi?

C’est tellement difficile de se placer au Québec! (rires) Je suis personnellement chanceuse, car je fais partie du CA dIllustration Québec, une association qui a pour mission de regrouper et de soutenir les illustrateurs, de promouvoir et de diffuser l’illustration au Québec.

Tout le monde a son propre parcours. J’ai d’abord travaillé dans une agence de pub, j’étais directrice artistique, donc lorsque j’ai laissé tomber ce milieu, mon bassin de contacts et de collègues est devenu mon bassin de clients. Ça s’est donc fait graduellement, en faisant passer le mot que maintenant j’étais illustratrice. Depuis ça se passe vraiment bien. Je suis très choyée.

Passer de directrice créative à illustratrice, ton entourage en a pensé quoi?

L’idée de délaisser un très bon salaire et une stabilité en laissait plusieurs incrédules.  Cependant, la plupart des gens n’étaient pas surpris de la décision. J’ai toujours dessiné. À l’UQAM dans mes cours de design graphique, j’intégrais toujours l’illustration à mes projets. À mon exposition de finissants, il y avaient plus d’illustrations que de design graphique. Bref, cette passion m’a toujours suivie et finalement rattrapée. Oui c’est plus difficile comme milieu, c’est plus stressant, car on ne peut compter que sur soi même, mais j’aime cette autonomie et c’est très valorisant.

Qui sont tes clients?

C’est tellement varié. Principalement des agences de pub. De plus en plus, je fais des couvertures de livre. Je fais également de l’emballage, des illustrations signalétiques pour une épicerie, etc.

Le digital a remplacé le “à la main”?

Oui on voit vraiment ce virage. C’est compréhensible, car lorsque tu dois apporter des modifications c’est beaucoup plus facile de le faire avec tous les outils incroyables qu’on voit apparaître sur le marché. Auparavant, apporter une modification sur une oeuvre à l’aquarelle, tu voulais t’arracher les cheveux! (rires) J’ai une petite nostalgie pour le old school, carnets de croquis, fusain et peinture, mais j’aime travailler avec la technologie d’aujourd’hui. Chez moi j’ai le “monstre”, la Cadillac. (rires) Ça s’appelle une Wacom Cintiq de 27HD.  Je suis certaine que je fais des jaloux avec ça. (rires)

Une artiste 3.0 donc ?

Oui! Non seulement le métier change et s’adapte à la technologie, mais être artiste c’est également être travailleur autonome, donc gérer sa propre business et apprendre à négocier. Licences, tours de correction, droits d’auteur, les droits moraux tout cela il faut savoir comment ça marche. L’association aide beaucoup les artistes dans ces éléments.  

Quelle est la ligne directrice du blogue Béatrice?

Nous sommes reconnus entre autres pour notre chaîne de podcast à saveur féministe.

De l’expression anglaise we spark conversation, nous ouvrons la conversation au sujet des femmes, entre femmes et les hommes sont inclus. Aucun male bashing, sans préjugé et haine. Nous utilisons beaucoup l’humour et tout est fait avec une curiosité authentique. Nous aimons particulièrement découvrir des femmes qui ont des histoires super intéressantes et passionnantes.

La polémique du mot féministe dans les médias?

Je ne trouve pas que c’est une polémique. Je trouve ça vraiment bien que les gens sont capables d’en parler maintenant sans que ça devienne immédiatement à connotation négative. Avec ma partenaire de blogue, Adrianna Palanca, nous véhiculons un féminisme que je définirais de positif. Une conversation basée sur les victoires et les forces des femmes au-delà des combats que nous menons toujours. Oui il y a encore des choses qui nous énervent, mais avec Béatrice nous focalisons sur les victoires.

Pourquoi vivre dans le District Central?

J’aime particulièrement le look industriel du quartier, car ce quartier est véritablement un quartier industriel. C’est authentique. J’aime beaucoup le fait que mon bâtiment, La Fabrique, était véritablement une ancienne usine textile. Ca se voit et ça se ressent.

District Central c’est contrasté, mystérieux. Il y a plusieurs startups cachés dans les bâtiments en plus des nombreuses maisons mères d’entreprises textiles.  Le quartier à sa propre identité et son histoire est unique.

 

(Questions plus personnelles et ludiques)

Ton inspiration ?

Je la trouve beaucoup dans la musique et dans le cinéma. La scène montréalaise me nourrit beaucoup aussi, toutes disciplines confondues. Il y a des gens ici qui font des choses extraordinaires et qui ne finissent jamais de me bouleverser. Je me sens très privilégiée d’avoir la chance de côtoyer régulièrement des personnes que j’admire. J’aime la proximité qu’on peut avoir entre créateurs montréalais. C’est très grisant.

Collabo de rêve ?

Alexandre Soublière et moi, on avait l’idée de faire une collaboration ensemble il y a quelques années. On ne faisait qu’en jaser, rien de sérieux. Mais je n’ai pas oublié.

Client de rêve ?

Lucasfilm, tant qu’à être dans le rêve. Ça rendrait complètement folle la petite fille que j’ai été.

Team ou agence de rêve ?

Je n’ai jamais eu autant de plaisir qu’en faisant des livres avec Audrey Wells de Supersymétrie.

Œuvre favorite ?

Les sérigraphies de Cath Laporte et de Sébastien Lépine. Et les toiles de Philippe Chabot. Je rêve de lui en acheter une.

Artiste de Montréal ?

Sophie Cadieux. J’admire sa dévotion dans tout ce qu’elle entreprend, son énergie, son intelligence.

Musée pref ?

Je ne suis pas fidèle.

Galerie pref ?

Je suis encore moins fidèle. Mais dernièrement, j’ai assisté à de superbes expositions au LivArt. Leur espace est magnifique.

Ton bar de Montréal pref?

Le Laïka, encore et toujours. Même si je finis souvent au Waverly ou au Ping Pong Club.

Bacon ou prosciutto ?

Bacon. Pancetta c’est le top!

 

Vous pouvez consulter le portfolio de Mireille sur son site web:

hellomireille.com

 

 

 

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Virginie M Savoie

Virginie M Savoie

Rédactrice en chef- Editor in chief Très curieuse, Virginie adore sortir et profiter de ce que la ville à offrir. Book worm, geek et amoureuse de l'Art avec un grand A. Very curious, Virginie sure enjoys a night out in the town. Book worm, geeky and Art lover.

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