Un premier passage à Montréal pour Mura Masa

Hier soir au Théâtre Corona a eu lieu le premier concert montréalais de Mura Masa. Ce jeune artiste de 21 ans, dont l’album est sorti il y a à peine deux semaines, a réussi à attirer une foule tout de même assez grande et la frénésie se sentait dans l’air alors que les gens attendaient impatiemment le début du spectacle.

La première partie était assurée par Kucka, une jeune artiste australienne peu connue, dont la musique fait penser à un croisement entre Lykke Li, Zella Day et Aluna George. Malgré des problèmes techniques visibles, sa musique était entrainante et sa voix sensuelle. Malheureusement sa présence sur scène reste à travailler; ses vêtements très larges semblaient l’avaler et ses mouvements de danse parfois nerveux détonnaient avec le ton de la musique. Il sera intéressant de la revoir dans quelques années, lorsque l’expérience lui aura permis de raffiner un peu son style.

Après une première partie d’une heure, la foule patiente est enfin récompensée par l’arrivée de Mura Masa, qui se faufile très discrètement sur scène et se rend directement derrière son ordinateur et ses instruments, notamment ses fameux steel drums, montés sur un genre de standing desk en acrylique transparent. Pas un mot; il se met tout de suite à composer un rythme que tous reconnaissent rapidement : son énorme tube Love$ick. La chanteuse entre alors en scène et capture complètement l’attention avec son énergie, sa présence et ses déhanchements. S’il est réservé, elle est explosive : on ne veut que la regarder.

Ouvrir avec son plus gros hit est une entreprise risquée; « it’s all downhill from here » comme on dit, mais non, les gens dansent avec énergie, sourire étampé au visage,  pendant tout le reste du spectacle, qui dure un peu plus d’une heure et se termine avec What If I Go. Lorsqu’ils quittent la scène, après un tout doux « Thank you guys so much », la foule hurle pour un rappel. Ils reviennent rapidement sur scène, offrent une dernière chanson. La chanteuse quitte la première, puis Alex, qui ramasse sa bouteille d’eau et sa serviette, jette un regard rapide à la foule et se retire.

Somme toute un très beau concert, surtout pour un artiste dans ses débuts. La chanteuse y est pour beaucoup, car elle porte l’énergie de la musique durant la performance, se déchainant sur scène et séduisant le public avec ses bras ouverts et ses cheveux qui dansent dans l’air, alors que Mura Masa préfère rester derrière ses instruments, vraisemblablement satisfait de simplement faire vibrer les gens. La dualité fonctionne; j’ai déjà hâte à la prochaine tournée.

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Gabriela Arsenault

Gabriela Arsenault

Gabriela collectionne les livres, les rouges à lèvres et les taches sur ses vêtements blancs. On peut généralement la trouver en train de jouer dehors ou d’essayer des aliments que ses amis ne veulent pas toucher. Gabriela collects books, lipsticks and stains on her white clothes. You can generally find her playing outside or trying foods that her friends won’t touch.

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